
Le Front du 6 novembre dernier faisait récemment état de l'insatisfaction des étudiant.e.s par rapport au « resto-lounge » le Soixante-Trois (ok, on est peut-être prêts à abdiquer et l'appeler une cafétéria vu que les organisateurs d'activité la fuie de plus en plus en faveur du Coude), et pour ceux et celles qui travaillent au Centre étudiant, ou fréquentent l'édifice souvent, c'est une frustration quotidienne. Presque trois mois après l'ouverture, on aurait cru que le « déboguage » serait fini, que les employé.e.s adresseraient toujours la clientèle en français, qu'un menu et affichage clairs soient fournis (ou du moins que les employé.e.s en soient au courant), que les repas seraient adaptés au budget étudiant, que le nettoyage soit fait systématiquement, qu'il y ait des espaces d'affichage pour les activités étudiantes, que le service de traiteur soit fonctionnel, etc. La majorité de ces problèmes persistent, malgré les plaintes quotidiennes qui s'abattent sur le bureau du Service alimentaire. Au mieux, l'expérience Soixante-Trois est ACCEPTABLE. Du moins, de 8h30 à 16h30 quand les employés de l'Université le fréquenteraient. Quelle est la situation après les heures de bureau? Nous avons envoyé de nos employés aux soupers et aux heures de fin de semaine pour vivre l'expérience et sonder les étudiant.e.s en résidence qui sont obligés d'y manger. Les résulats sont plutôt désopilants.
Les soirs de semaine sont assez frustrants, merci. Pour les étudiant.e.s qui ont des cours à 18h, ça ne vaut pas la peine d'attendre pour un repas chaud. Premièrement, il n'est pas prêt avant 17h (le soir que nous avons essayé, il n'a été servi qu'à 17h10; les étudiant.e.s sondé.e.s ont confirmé que c'était très habituel) et de plus, la cuisine avait très peu de personnel - un seul, et éventuellement, deux - ce qui a créé de longues files d'attente à chaque station alors que le seul cuisinier courrait d'un bord puis de l'autre pour servir chaque file à tour de rôle. Encore une fois, les étudiant.e.s sondé.e.s ont confirmé qu'une attente de 45 minutes n'était pas rare au souper. Au yable se rendre à son cours de 18h dans de telles circonstances! Notre employé a attendu que les files d'attente se réduisent à 2-3 personne avant d'aller se faire servir. L'employée a servi les deux personnes devant lui puis, sans dire un mot ou même lui jeter un regard, a quitté le comptoir de service pour faire quelque autre activité. Il a abandonné et quitté les lieux.
L'expérience de fin de semaine était encore pire. Selon l'affiche à la porte, le Soixante-Trois ouvre les portes le samedi à 11h. On se présente à 11h, mais les lumières sont éteintes et les grilles de la cuisine baissées. La porte n'est pas verrouillée donc on entre et on attend quelques minutes. Vers 11h10, les lumières s'allument et la cuisine ouvre, mais oups, on ne peut pas vous servir parce que la caissière n'est pas encore rentrée. Pas que ça sent le déjeuner trop trop là-dedans, les réchauds sont vides et évidemment, aucun menu de déjeuner n'est évident. On est loin des brunchs que l'Université voulait faire. On attend que la caissière arrive, ce qui est vers 11h40. Plusieurs étudiant.e.s attendent déjà depuis un certain temps. Jamais il n'est question de multi-tasking, où un employé de cuisine saurait comment aussi opérer la caisse enregistreuse en cas d'absence, retard ou urgence. Par 11h40, les clients commencent à commander des items de diner, mais le repas du jour n'est pas encore prêt. En termes de déjeuner, il y a les pâtisseries du jour d'avant, individuellement recouvertes de Saran. Et du café? Ça nous semblerait la base du déjeuner universitaire, mais les réchauds sont assez léger. Il y avait, en fait, juste assez de café pour 1½ tasses (mais pas de crème, etc.). En d'autres mots, les restants du café du jour d'avant. La caissière, incapable de confirmer que le café était frais (duh) n'a au moins pas facturé les deux personnes qui se sont contentées (par presse) de quelque chose qui n'aurait sans doute pas passé une inspection provinciale de salubrité. Mais bon, il y a un employé de cuisine depuis avant 11h, mais pas encore de café de fait???!
Selon les étudiant.e.s de résidence sond.é.s, ce n'est pas nouveau. On nous a raconté des histoires semblables d'absence de café bien après l'ouverture, et la majorité choisissent maintenant de ne pas diner au Soixante-Trois. Le service de fin de semaine est souvent frustrant pour eux à cause d'employé.e.s qui ignorent la clientèle et, au lieu, parlent au téléphone ou travaillent sur leur portables pendant que l'on attend pour se faire servir, déjà que comme aux soirs, il y a moins d'employé.e.s et conséquemment plus d'achalandage. On nous rapporte aussi que la nourriture de fin de semaine, du moins au souper, pourrait avoir passé trop de temps dans un réchaud, et qu'on gratte du « sec » des bacs pour remplir des assiettes. Pas très appétissant. Ce sont les choses que les patrons ne voient peut-être pas, vu que ça se passe après 16h30, mais comme ça arrive trop souvent, le double-standard est au désavantage des étudiant.e.s.
C'est le temps que l'Université jette un œil là-dessus et force le concessionnaire, Chartwell's, à remplir ses promesses d'un service adapté aux étudiant.e.s. Tout de suite, difficile de croire que la blague « c'est 63 sur 100 » soit même appropriée, car ça donnerait au Soixante-Trois une note de passage.