Par Mathilde Thériault, Présidente de la Fédération des étudiantes et étudiants du Campus universitaire de Moncton
Le 10 décembre, nous avons publié une lettre ouverte dénonçant la remise d’un doctorat honorifique à Arthur L. Irving.
Nous avons qualifié l’institution acadienne d’hypocrite, elle qui prétend agir pour contrer le changement climatique, tout en honorant un baron du pétrole de sa plus haute distinction honorifique.
Dans une entrevue avec CBC dans un article publié le 14 décembre, l’Université de Moncton se défend en disant qu’elle agit bel et bien contre le changement climatique, en citant en exemple le projet Passons à l’action climatique.
J’étais bouche bée en lisant cette citation.
Ce projet n’est même pas une initiative de l’Université de Moncton et elle ne le finance pas directement. Je le sais: je siège sur son comité directeur et j'y suis impliquée depuis maintenant près de trois ans.
Ce que l’Université de Moncton a fait se nomme du greenwashing. Notre institution acadienne a tenté d’améliorer son image en instrumentalisant une initiative de la communauté universitaire, vouée à réduire l’émission carbone des trois campus de l’Université de Moncton en vue d’atteindre la carboneutralité.
C’est aberrant, désolant.
L’Université de Moncton doit reconnaître que décerner un doctorat à Arthur L. Irving était une décision mal avisée; la réaction négative de la forte majorité de la communauté universitaire et de la communauté francophone acadienne suite à l’annonce de cette décision devrait suffire pour en démontrer la preuve.
Qu’elle s’obstine dans le déni et utilise une initiative verte créée par la communauté universitaire pour tenter de justifier ses décisions prises dans le secret, derrières des portes closes, c’est ajouter l'insulte à l'injure.
Le temps des justifications vides est révolu: agissons!
Mathilde Thériault
Présidente, Fédération des étudiantes et étudiants du Campus universitaire de Moncton