
L'Université de Moncton aurait fait un pas dans la bonne direction hier soir an n'arrêtant pas un geste de mécontentement étudiant commis par le Conseil d'administration de la FÉÉCUM. Suite à un vote sur la question à sa réunion précédente, le C.A. s'est réuni au Soixante-Trois pour sa réunion bimensuelle, un événement approvisionné en nourriture par un traiteur extérieur en dépit des règlements universitaires et des contrats signés par l'Université (avec Chartwell's et Coca-Cola), contrats que les étudiants n'ont jamais pour autant signés. Ce qui n'est pas différent des pratiques de bien des membres de la communauté universitaire!
En laissant passer le geste, l'Université rétabli un peu d'équité à ce qui semblait un cas de « deux poids, deux mesures ». Effectivement, bien que les conseils et groupes étudiants soient avertis répétitivement de leurs obligations envers les entités corporatives qui règnent sur le campus, voire même menacés de conséquence dans le cas échéant, les services universitaires, eux, ont régulièrement étés pris la main dans le sac de Sobey's, à offrir des produits non-Coke ou fournis par un traiteur autre que Chartwell's. On a rien contre ça, les prix et le service sont meilleurs ailleurs, mais la Fédération étudiante a tout contre l'idée que les étudiants doivent faire face à des conséquences (ou tout simplement des menaces de conséquences), alors que les employés de l'Université ne subissent que des avertissements après-coup, ce qui ne les empêchent apparemment aucunement de récidiver au prochain colloque, lancement, « pot luck », ou journée portes-ouvertes.
Et il ne faut pas se leurrer. Par ignorance ou mépris des règlements, bien des employés de l'Université défient les contrats et règlements quant aux services alimentaires. La FÉÉCUM a tout simplement choisi de le faire publiquement. Oui, on a nous a averti que le geste allait à l'encontre des règlements. Oui, on nous a dit que l'Université pourrait faire ce qui était nécessaire pour assurer que ses règlements soient suivis. On s'attendait à moitié à une intervention de la Sécurité ou autre instance universitaire. Le fait qu'ils ont choisi de ne pas interrompre notre événement démontre-t-il un signe que le message a été bien reçu? Qu'il y a une ouverture à entendre et surtout régler nos griefs? L'histoire n'est pas rendue là. Escargots, à vos marques, partez!
Le geste s'inscrivait dans le plus large dossier du « Centre étudiant POUR les étudiants », dont notre mécontentement avec ce que l'on force les étudiants à utiliser des services et produits qu'ils ne veulent pas, n'est qu'un seul élément. Considérez que bien que le Centre étudiant ait été financé par les étudiants à 60-70%, l'espace est occupé et contrôlé en majorité par l'Université. Que dernièrement, un étudiant qui jouait de la guitare tranquillement dans le corridor a été demandé de quitter les lieux. Qu'un étudiant qui parlait trop fort au Soixante-Trois a reçu une visite de la Sécurité pour lui demander de baisser le ton ou de partir. C'est à se demander pourquoi le mot « étudiant » est sur l'édifice. Et pourquoi on a payé autant pour se faire dire qu’on n’est pas chez nous ici.