Texte : Raymond Blanchard, agent de recherche et projets | Photo : Marc-Samuel Larocque, Agent de communication
Là, vous pardonnerez mon dialecte, mais mononcle est ben ben tanné. J’ai checké pis y’a aucune façon que Google Translate peut vous aider avec cecitte.
Soit dit en passant, c’est pas moins drôle d’essayer.
Ben là astheure, le gouvernement annonce le matin qu’il a viré son capot de bord pis qu’il ne va plus annuler la demande de révision judiciaire de la décision McEvoy (Radio-Canada), qui suggère que l’ancienneté devrait primer sur le niveau de bilinguisme dans les critères d’embauche chez Ambulance NB.
Soit dit en passant, le bonhomme McEvoy, c’est un médiateur - pas un juge. Y’a des décisions des tribunaux qui contredisent la solution qu’il met de l’avant, des tribunaux que le gouvernement a choisi d’ignorer, et de remplacer par une proposition qui fait plus son affaire. Même si ça signifie qu’elle risque d’échouer le test de la Loi sur les langues officielles (Radio-Canada).
Nous autres, les innocents, on a applaudi; calvâse, ça faisait quasiment du bon sens.
Mais l’après-midi, le capot refait une flip pis là tout d’un coup, les nouvelles embauches placeront l’ancienneté devant le bilinguisme. Pire que ça: le ministre de la santé ordonne à Ambulance NB d’éliminer les obligations linguistiques tout net (Radio-Canada). Ce qui va plus loin que l’arrêté McEvoy, en passant (Radio-Canada).
Quessé ça, bout d’corde?
Demandez-nous encore comment ça se fait qu’on puisse rester aussi méfiants et réticents à l’idée de donner chance au coureur quand il a déjà brigué la chefferie du CoR?
Même à ça, j’en reviens pas: comment tu peux dire que la révision judiciaire ira de l’avant (c’est-à-dire qu’il y a un doute raisonnable sur la constitutionnalité de l’arrêté McEvoy) en finissant tes toasts, pis après ça dire que tu vas faire ce que l’arrêté propose de toute façon juste avant ton petit thé de quatre heures dans ta belle tite tasse fancy?
C’est-tu que Higgs a voulu faire la bonne affaire (c’est-à-dire laisser les tribunaux juger de la possibilité de concilier l’arrêté McEvoy ET les obligations d’Ambulance NB en lien avec la Loi sur les langues officielles, ce qui ne sera pas exactement un pet dans un champs de trèfle) et que Austin a fait la baboune parce qu’il a vu ça comme une victoire pour la minorité francophone?
Parce qu’il a du fun là. le p’tit pasteur, à traiter les francophones qui attaquent la décision du gouvernement d”extrémistes, de radicaux (Acadie Nouvelle). Watch out, toi, l’Acadie s’en vient prendre over Fredericton à grands coups de poutine râpée pis de citations d’Antonine. Un radical - ça fait deux fois que Austin utilise le terme à l’endroit de Kevin Arseneau. C’est pas un langage vide de sens, ça; ça te décrédibilise la seule voix forte (merci Robert, hein?) qui s’élève en défense d’une minorité entière vite en tabarouette. Traiter un politicien de radical, c’est nier qu’il puisse avoir une contribution significative au débat; c’est se donner toute licence pour l’ignorer au même titre que toute la population qu’il représente.
Et pour ceux qui diront que Kevin Arseneau a cité un Nazi en Chambre pour dénoncer les pratiques de Kris Austin (Acadie Nouvelle); c’était une citation. Arseneau n’a traité personne de Nazi, et ça ne fait pas de lui un radical: trop franc pour son propre bien, peut-être. On peut questionner sa décision de nommer l’auteur, mais ce qu’il a dit avait besoin d’être dit: le «gros bon sens» de l’Alliance, ça ne veut rien dire et dire n’importe quoi à la fois - voyez là où ça nous a menés dans une affaire de quoi, trois semaines?
Je cite Austin, parce qu’il me serait difficile de rendre l’énormité des propos du chef du gouvernement (c’est pas un typo, mon Blaine) à l’endroit d’un représentant élu:
«Quelqu’un se soucie-t-il vraiment de ce que Kevin Arseneau a à dire? C’est manifestement un radical. il peut bien faire ce qu’il veut, je ferai la même chose.»
Oui Kris, des gens s’en soucient. Des gens qui ont voté pour lui, pour ne te donner qu’un exemple. Des gens qui se sentent attaqués par les politiques mises de l’avant par votre bromance ultraconservatrice, par exemple. Des francophones et des Acadiens, par exemple. Pis, pas pour faire brailler le petit Jésus, là, mais des anglophones itou. Ça fait plus de quelqu’uns que tu ne pourrais le croire. Plus qu’il n’y en a à la messe du dimanche à Chipman pis à Minto pour sûr. Pis simonaque, si on est pris à t’écouter, aussi ben que tu nous rendes la faveur. Turn the other cheek, Kris.
Pis dans le fond, pour être objectif, y’a comme une tite différence entre concrétiser sa haine des francophones (sorry non, il nous haït pas; c’est le fait qu’on ait des droits liés à notre langue qui est problématique. C’est ça? Les francophones qui parlent anglais il est ben ben OK avec ça - si on pouvait donc tous le faire, hein?) dans des politiques gouvernementales, et dénoncer avec véhémence l’injustice sans avoir de réel pouvoir pour l’arrêter.
Moyen radical. Si ça t’inquiète vraiment, faut pas être ben solide dans ses convictions.
On vous enlève rien, viarge: on essaie juste de garder le peu qu’on a!!!
Pis j’y pense, là, comment l’ancienneté avant le bilinguisme va aider à remplir les postes vacants anyway??? Elle est où, la licorne qui répond à ces critères-là? Parce que c’est ça qu’il dit, McEvoy: il se réfère aux embauches à l’interne, c’est pas une license absolue pour engager des unilingues dans des postes bilingues.
Je commence à penser que Higgs est pas le pogo le plus dégelé de la boîte.
Pis mon Lone Francophone qui dit que la sécurité peut ben passer avant la langue (Radio-Canada). Il l’a-tu ben entendu au Tim’s celle-là aussi? OK je veux ben, une fracture ouverte ou une hémorragie c’est assez clair pour tout le monde; un accident de char ça se comprend sans parler. Mais une blessure interne, une réaction allergique, une friggin crise psychotique, on va faire quoi avec ça si l’ambulancier parle par un maudit mot de la langue que j’utilise pour lui expliquer ma situation? C’est parce que je panique peut-être ben, moi là, j’ai comme pas le temps de sortir mon anglais des visites royales avec la belle argenterie pis l’portrait d’Elizabeth.
C’est pas un enjeu de SÉCURITÉ, ça, Noume???
Fait que, quoi? Astheure c’est rendu que le fait de “choisir” d’être francophone c’est ma faute, c’est moi qui est en train de mettre ma propre sécurité en danger? Ça va tu me prendre un bracelet spécial? C’est-tu là qu’on est rendu, vraiment? Misère noire, l’élection a juste été décidée à la fin novembre pis on est rendus là avant Noël. Ça a pas d’allure.
Au djâble l’eau, on cherche le vin!!
Aucune position officielle du C.A. de la FÉÉCUM ne devrait en être nécessairement interprétée.